Née
aux Etats-Unis, héritière de l'expressionnisme de
De Kooning
et Sam
Francis, puis de celui de Schiele
et de Kokoschka
(dont elle fut l'élève), Judith
Wolfe est installée en France depuis
quarante ans, au terme d'un itinéraire sans entrave, à
travers les continents, qui esquisse le portrait d'une artiste
revendiquant haut et claire sa liberté.
Le
travail de Judith
Wolfe porte la trace de ses errances. Elle
peint aujourd'hui sur du papier népalais. Papier
arraché, déchiré, puis à nouveau collé
et assemblé : il y a là comme un symbole des déchirements,
de la précarité, mais aussi de la légèreté
et une indéniable vitalité, qui n'est pas sans faire
lien avec la formation de danseuse de l'artiste.
Sur
le papier, les formes et les couleurs sont lyriques. Des
rouges comme le sang, des jaunes, du bleu qui évoque les
espaces outremer.
Née
à la peinture dans le sillage des expressionnistes abstraits
américains, Judith
Wolfe n'est pourtant jamais dans l'abstraction
pure. Entre
les arabesques, les éclaboussures, les bribes de phrases
qui ponctuent son travail, apparaissent des formes, qui équilibrent
sa peinture. Dans
ses travaux les plus récents, le corps est suggéré,
silhouettes esquissées à l'encre de Chine comme
autant de solitudes qui se croisent sur la toile. Ces
formes donnent à la peinture une sorte de plénitude
teintée d'optimisme, qui fait écho aux convictions
de l'artiste, à sa volonté de mettre l'être
humain au cur de sa démarche.
[
Texte reproduit avec l'aimable autorisation de
Marianne
Amar
]
©
Jean-Louis
Dieci
-
2014 . Tous droits réservés